Il faut être toujours ivre.
Tout est là:
c'est l'unique question.
Pour ne pas sentir
l'horrible fardeau du Temps
qui brise vos épaules
et vous penche vers la terre,
il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi?
De vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois,
sur les marches d'un palais,
sur l'herbe verte d'un fossé,
dans la solitude morne de votre chambre,
vous vous réveillez,
l'ivresse déjà diminuée ou disparue,
demandez au vent,
à la vague,
à l'étoile,
à l'oiseau,
à l'horloge,
à tout ce qui fuit,
à tout ce qui gémit,
à tout ce qui roule,
à tout ce qui chante,
à tout ce qui parle,
demandez quelle heure il est;
et le vent,
la vague,
l'étoile,
l'oiseau,
l'horloge,
vous répondront:
"Il est l'heure de s'enivrer!
Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps,
enivrez-vous;
enivrez-vous sans cesse!
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."
Baudelaire
Baudelaire
Yo aún diría más.
Embriagarse de palabras, de atardeceres en la playa, de risas, de amaneceres, de planes imposibles, del batir de las olas en las rocas, de irreductible pasión, de collares infinitos, de saltos, de paseos sin rumbo, de notas de colores, de viajes errantes, de miradas profundas, de esperanza, de horizontes infinitos, de arte, cualquier arte, del azul del océano, del aroma de las flores del frangipani al caer la noche, de melodías adictivas, de bailes bajo la lluvia, de conversaciones al alba, de todas las formas de las nubes en el cielo.
Embriagarse hasta doblegar el tiempo a nuestra indómita esencia y sueños.
No hay comentarios:
Publicar un comentario